PV et MV professionnelles

Le régime des PV et des MV s’applique, entre autres, lorsqu’il a cession d’une immobilisation.

I°) Distinction CT et LT

A°) L’entreprise relève de l’IR

 

Nature

l’élément cédé

Bien acquis depuis moins de 2 ans

Bien acquis depuis plus de 2 ans

PV

MV

PV

MV

Biens amortissables

CT

CT

 

CT : limites des AMTS pratiqués

LT : au delà

CT
Biens non amortissables

 

CT

CT

LT

LT

B°) L’entreprise est soumise à l’IS

Seuls les titres de participation et les produits nets de concession de licences d’exploitation de brevets ou droits assimilés suivent le régime des PV/MV à long terme.

Nature

l’élément cédé

Bien acquis depuis moins de 2 ans Bien acquis depuis plus de 2 ans
PV MV PV MV
Titres de participation

CT

 

 

CT

 

LT

 

LT

Autres biens

 

CT

CT

CT

CT

Les autres titres et les VMP sont exclus du régime. Les P.V. financières considérées comme spéculatives (valeurs mobilières de placement, obligations, titres participatifs, parts ou actions d’OPCVM (organismes de placements collectifs en valeurs mobilières : SICAV et FCP) français ou étrangers sont exclus du régime.

II°) Mode d’imposition

Les PV et MV ne sont pas enregistrées directement en CG (Résultat de cession = 775 – 675). Les calculs se font d’une façon extracomptable. Il y a compensation entre les PV, MV, LT et CT.

A°) PV nette à CT

Elle est imposable au taux normal (pas de rectification extracomptable).

Option : l’imposition de la PV à CT peut être étalée sur 3 ans, cette option est refusée aux sociétés relevant de l’IS depuis 1987.

B°) MV nette à CT

Elle est déduite des résultats au taux normal (pas de rectification extracomptable).

C°) PV  nette à LT

Les MV LT des dix exercices précédents s’imputent sur la PV LT de l’exercice. Le solde est taxé à un taux réduit. En cas de déficit, la PV nette LT peut s’imputer sur ce déficit.

Les PV à LT issues de titres de sociétés à prépondérance immobilière sont imposées à 19 %.

Entreprise soumise à l’IR

Taux PV à LT : 12,8 % + CSG : 9,2 % + CRDS : 0,5 % + prélèvement de solidarité : 7,5 %. Total = 30 %.

Sociétés soumises à l’IS

Les PV à LT issues des titres de participation sont imposées à 0 %. Une quote-part de 12 % des PV à LT doit être réintégrées. Pas de quote-part en cas de MV à LT.

Les PV à LT issues des brevets sont imposées à 10 %

D°) MV nette à LT

Elle n’est pas déduite des résultats au taux normal, elle est donc réintégrée en fiscalité. Elle sera imputée sur les PV nettes à LT des dix exercices suivants. Les MV à LT à 0 % ne sont pas reportables, ni imputables.

III°) Régimes particuliers

A°) Titres du portefeuille

Distinction du plan comptable

261 titres de participation (plus de 10 % du capital)

2711 Actions

2721 Obligations

273 TIAP

(Titres détenus durablement)

50 VMP (destinées à être revendues dans de brefs délais afin d’en tirer une PV)

 Sur le plan fiscal pour les BIC

Sont considérés comme des valeurs immobilisées :

  • Les titres détenus depuis plus de 2 ans ;
  • Les titres acquis depuis moins de 2 ans dans la mesure où le portefeuille détient des titres de même nature depuis plus de deux ans.

2°) Cession des titres

  • Les titres de participation : méthode PEPS ou du CUMP ;
  • Les autres titres : PEPS.

3°) Dépréciation

Les dotations (686) sont considérées comme une MV à LT et les reprises (786) comme une PV à LT. Pour les sociétés soumises à l’IS, seuls les titres de participations suivent le régime des PV et MV à LT.

B°) Régime des produits de la propriété industrielle

À compter du 1er janvier 2019, un nouveau régime est créé afin de respecter l’approche « nexus » consacrée par l’OCDE, puis par l’UE. Ce régime s’applique aux entreprises relevant de l’IS ou de l’IR soumises au régime réel d’imposition, au titre du résultat net de cession, concession de licence d’exploitation ou sous-concession portant sur certains droits de la propriété intellectuelle : brevets, certificats d’utilité, certificats complémentaires de protection rattachés à un brevet, certificats d’obtention végétale, logiciels protégés par le droit d’auteur, procédés de fabrication industriels, et, pour les PME, inventions dont la brevetabilité a été certifiée par l’INPI.

Le résultat net de la concession imposé au taux réduit à 10 % est déterminé :
 
1°) Le résultat net est calculé par différence entre le revenu tiré de l’actif éligible, et, les dépenses de recherche et développement (R&D) afférentes à cet actif.
 
2°) Si le résultat net est positif, seule une fraction de ce résultat peut bénéficier du taux réduit. Elle est obtenue en lui appliquant le ratio existant entre :
 
  • au numérateur : les dépenses de R&D ;
  • au dénominateur : les dépenses figurant au numérateur, les dépenses externalisées à des entreprises liées ainsi que les coûts d’acquisition.
Les coûts lié aux emprunts, aux terrains et aux bâtiments ne sont pas retenus pour le calcul du ratio « nexus ».
 
Si le résultat net est négatif, il ne peut être imputé que sur les résultats nets bénéficiaires de concession du même actif.
 

Brevets cédés

Ce régime à taux réduit s’applique sur option au résultat net de cession d’un actif incorporel, dans les mêmes conditions et selon les mêmes modalités qu’en cas de concession. sous réserve des conditions supplémentaires suivantes :

  • Lorsque l’actif incorporel a été acquis à titre onéreux, l’acquisition doit être faite à deux ans au moins ;
  • Et il ne doit pas exister de liens de dépendance entre l’entreprise cédante et l’entreprise cessionnaire.

C°) Parts et actions d’OPCVM

À la clôture de chaque exercice, les entreprises soumises à l’IS doivent calculer l’écart d’évaluation constaté entre :

  • La valeur liquidative des titres à la clôture de l’exercice.
  • Et la valeur liquidative de ces titres à l’ouverture de l’exercice (ou de leur prix d’acquisition, si les titres ont été acquis lors de cet exercice).

L’écart d’évaluation positif est réintégré fiscalement et l’écart d’évaluation négatif est déduit. En cas de cession de ces titres, il y a neutralisation fiscale des écarts d’évaluation.

IV°) Exonération des PV réalisées par les PME relevant de l’IR

Ces plus-values sont exonérées pour :

  • la totalité de leur montant, lorsque les recettes annuelles HT sont inférieures ou égales à 250 000 € (activités de vente) ou 90 000 € (autres activités) ;
  • une partie de leur montant, lorsque les recettes sont comprises entre 250 000 € et 350 000 € (activités de vente) ou entre 90 000 € et 126 000 € (autres activités) .
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